Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/108

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A ton tour informe-toi de mon sort : moi aussi, je suis perdu.

Oreste

Qui t’a perdu ? à mes maux faut-il ajouter encore ce nouveau malheur ?

Pylade

[765] Strophius, mon père, irrité contre moi, me bannit de sa présence.

Oreste

Est-ce d’une faute privée, ou d’un crime public, qu’il t’accuse ?

Pylade

Il me traite d’impie, pour la part que j’ai prise au meurtre de ta mère.

Oreste

Ah ! malheureux, il faut donc que mes maux retombent aussi sur toi !

Pylade

Je ne suis pas un Ménélas ; il faut supporter notre mauvaise fortune.

Oreste

Ne crains-tu pas qu’Argos ne te fasse périr avec moi ?

Pylade

Ce n’est point d’Argos que dépend mon châtiment, mais de la Phocide.

Oreste

La multitude est redoutable, lorsqu’elle a des chefs pervers.

Pylade

Mais lorsqu’elle en a de bons, elle veut toujours le bien.

Oreste

C’est possible. Examinons ensemble.

Pylade