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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/128

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Quels secours cela peut-il nous apporter à nous trois ?

Electre

[1191] Après le meurtre d’hélène, si Ménélas veut se venger sur toi, sur Pylade ou sur moi (car de nous trois l’amitié ne fait qu’un), menace-le d’immoler Hermione ; et, en même temps, tiens le glaive nu suspendu sur la tête de la jeune fille. Si Ménélas, à la vue d’hélène baignée dans son sang, te sauve la vie, pour prévenir la mort de sa fille, accorde à un père la vie de son enfant. Mais si, incapable de maîtriser sa colère, il veut te faire périr, égorge toi-même Hermione. Mais je crois, quel que soit d’abord son courroux, qu’il ne tardera pas à s’amollir ; car il n’est ni hardi, ni vaillant. Tel est mon espoir de salut ; voilà ce que j’avais à dire.

Oreste

[1204] O toi, qui portes un cœur viril avec toutes les grâces d’une femme, que tu es digne de vivre, et non pas de mourir ! Pylade, faut-il que tu perdes une telle épouse, qui promettait à ta vie un si heureux hymen ?

Pylade

Puissent nos vœux s’accomplir ! puisse-t-elle entrer dans la ville des Phocéens, au bruit des chants joyeux de l’hymen !

Oreste

Quand Hermione reviendra-t-elle dans le palais ? Que tu as eu une heureuse idée, si nous réussissons à nous emparer de la fille d’un père impie !

Electre

Je crois qu’elle doit être près du palais ; son absence a déjà duré assez longtemps.

Oreste

[1216] Tout va bien. Toi, ma sœur, reste ici devant le palais,