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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/133

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[1313] Ô chères compagnes, voici Hermione qui arrive au milieu du carnage : cessons nos cris. Elle vient tomber d’elle-même dans nos filets : c’est une riche proie, si nous pouvons la prendre. Demeurez tranquilles ; que ni votre air ni vos yeux ne puissent rien trahir de ce qui se passe. Pour moi, je vais prendre un visage sombre, comme si j’ignorais tout ce qui s’est fait.

A Hermione

Jeune fille, tu viens de couronner de fleurs la tombe de Clytemnestre, et d’y répandre des libations funéraires ?

Hermione

[1323] Je viens d’achever une cérémonie expiatoire. Mais j’ai été saisie d’une terreur subite, aux cris que j’ai entendus dans le palais, malgré mon éloignement.

Electre

Ah ! tout ce qui nous arrive est bien fait pour exciter nos gémissements.

Hermione

Écarte ces sinistres présages. De quel nouveau malheur me parles-tu ?

Electre

La ville a résolu sa mort et la mienne.

Hermione

Que les dieux épargnent ces maux à ceux qui me sont unis par le sang !

Electre

L’arrêt est porté : nous sommes sous le joug de la nécessité.

Hermione

C’est donc là la cause des cris qui retentissent dans le palais ?

Electre