Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/144

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en armes aux étages supérieurs du palais, et le glaive levé sur le sein de ma fille !

Oreste

Veux-tu m’interroger, ou m’entendre ?

Ménélas

Ni l’un ni l’autre ; mais la nécessité me contraint à t’écouter.

Oreste

Sache donc que je vais égorger ta fille.

Ménélas

Assassin d’hélène, tu ajoutes meurtre sur meurtre.

Oreste

[1580] Que n’ai-je eu ce pouvoir ! et pourquoi les dieux me l’ont-ils dérobée ?

Ménélas

Tu nies le meurtre ; ce que tu dis est pour m’outrager.

Oreste

C’est à regret que je le nie. Ah ! que n’ai-je pu…

Ménélas

Quoi faire ?… Tu m’effrayes.

Oreste

Précipiter dans les enfers la furie de la Grèce !

Ménélas

Rends-moi le corps de mon épouse, que je l’enferme dans la tombe.


Oreste

Redemande-la aux dieux. Mais je vais immoler ta fille.

Ménélas

Le parricide ajoute meurtre sur meurtre.

Oreste

Je suis le vengeur d’un père ; tu m’as trahi et livré à la mort.

Ménélas