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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/143

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à fait crouler ce palais dans des flots de sang, pour venger la mort de Myrtile précipité de son char.

Le Chœur

Mais je vois Ménélas qui s’avance à grands pas vers le palais ; il est peut-être informé des événements qui se passent. Hâtez-vous de fermer les portes, Atrides, qui êtes dans le palais ! L’homme qui prospère est bien redoutable à ceux qui comme toi, Oreste, sont poursuivis par la mauvaise fortune.

Ménélas

[1554] J’accours à la nouvelle des cruels attentats de deux lions furieux, car je ne saurais les appeler des hommes. On m’a rapporté de mon épouse qu’elle n’est point morte, mais qu’elle a disparu : vaine rumeur qu’un homme aveuglé par la peur est venu m’annoncer. Mais ce sont là des inventions du parricide ; c’est une odieuse dérision. Qu’on ouvre le palais ; esclaves, brisez les portes, pour que du moins je délivre ma fille des mains de ces scélérats, et que nous enlevions le corps de ma malheureuse épouse ; et je veux que ses meurtriers, frappés de ma main, partagent sa mort.

Oreste
du haut du palais

Holà ! que tes mains ne touchent point Ies verrous qui ferment ces portes ! Ménélas, c’est à toi que je parle, toi dont l’orgueil s’exalte comme une tour ; sinon, du haut de ces créneaux, je te briserai la tête avec quelques fragments de ce vieux toit. Les portes sont closes par de forts verrous, qui résisteront à tes attaques et t’empêcheront de pénétrer dans le palais.

Ménélas

[1573] Ô dieux ! que vois-je ? des torches allumées, mes ennemis