Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/148

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Cruelle destinée !

Oreste

Tu m’as tantôt refusé ton secours.

Ménélas

Tu triomphes de moi.

Oreste

Tu t’es pris toi-même dans tes perfidies. Mais, allons, Électre, mets le feu à ce palais ; et toi, le plus fidèle de mes amis, Pylade, embrase l’entablement de ces murs.

Ménélas

Ô terre de Danaüs ! citoyens d’Argos aux nobles coursiers, accourez en armes à mon secours ! Cet infâme parricide, tout souillé du sang de sa mère, veut vivre en dépit de vos lois.

Apollon

[1625] Ménélas, calme ta colère ; Phébus, le fils de Latone, est devant toi ; c’est lui qui t’appelle. Et toi aussi, Oreste, qui tiens le glaive suspendu sur le sein de cette jeune fille, écoute ce que je viens te dire. hélène, que tu voulais faire périr pour te venger de Ménélas, et qui t’a échappé, est cet astre que vous voyez dans les profondeurs de l’éther ; elle vit encore, et n’a point succombé sous vos coups ; c’est moi qui l’ai sauvée et qui l’ai dérobée à ton glaive, par l’ordre de Jupiter, mon père et le sien. Fille de Jupiter, elle doit vivre immortelle. Assise dans les profondeurs du ciel, auprès de Castor et de Pollux, elle luira propice aux nautoniers. Prends une autre épouse, Ménélas, puisque les dieux se servirent de la beauté d’hélène pour exciter entre les Grecs et les Phrygiens cette guerre meurtrière, qui a dépeuplé la