Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/297

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Ceux qui sont affables n’ont-ils pas le don de plaire ?

Hippolyte.

Assurément, et ils en profitent sans prendre beaucoup de peine.

Le serviteur.

Penses-tu que les dieux aussi adoptent ces maximes ?

Hippolyte.

Oui, puisque les lois que suivent les mortels leur viennent des dieux.

Le serviteur.

Pourquoi donc ne rends-tu pas hommage à une vénérable déesse ?

Hippolyte.

Laquelle ? Prends garde que ta bouche ne s’égare.

Le serviteur.

À celle qui préside aux portes de ton palais, à Vénus ?

Hippolyte.

Je l’adore de loin, pour conserver ma pureté.

Le serviteur.

C’est pourtant une déesse auguste, et en honneur chez les mortels.

Hippolyte.

Parmi les dieux comme parmi les hommes, chacun a ceux qu’il préfère.

Le serviteur.

Heureux si tu étais sage autant qu’il le faut !

Hippolyte.

Je n’aime pas les divinités dont le culte a besoin des ombres de la nuit.

Le serviteur.