Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/301

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du calme et une noble résolution. Souffrir est la condition nécessaire des mortels.

Phèdre.

Hélas ! hélas ! que ne puis-je, au bord d’une source limpide, puiser une eau pure pour me désaltérer ! que ne puis-je, couchée à l’ombre des peupliers, me reposer sur une verte prairie !

La Nourrice.

Que dis-tu, ma fille ? Ne parle pas ainsi devant la foule : ne tiens pas ces discours insensés.

Phèdre.

215Conduisez-moi sur la montagne ; je veux aller dans la forêt, à travers les pins, où les meutes cruelles poursuivent les bêtes sauvages et s’élancent sur les cerfs tachetés. Ô dieux ! que je voudrais animer les chiens par ma voix, approcher de ma blonde chevelure le javelot thessalien, et lancer le trait d’une main sûre !

La Nourrice.

Ma fille, où s’égare ta pensée ? qu’a de commun la chasse