Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/317

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Il l’appelle bien clairement une infâme entremetteuse, qui trahit l’honneur de son maître.

Le Chœur.

Hélas ! quel malheur ! Tu es trahie, ma chère. Quel conseil te donner ? Le secret est divulgué, tu es perdue…

Phèdre.

Hélas ! hélas !

Le Chœur.

Trahie par tes amis.

Phèdre.

Elle m’a perdue, en racontant ma misère, à bonne intention, pour guérir mon mal, mais en blessant l’honneur.

Le Chœur.

Quoi donc ! que feras-tu ? les maux que tu souffres sont sans remède.

Phèdre.

Je ne sais qu’une ressource, c’est de mourir au plus vite, seul remède aux maux qui m’accablent.

Hippolyte.

601Ô terre, ô lumière du soleil, quelles abominables paroles viens-je d’entendre ?

La Nourrice.

Fais silence, mon fils, avant qu’on entende ta voix.

Hippolyte.

Non, après les choses indignes que j’ai entendues, je ne saurais me taire.

La Nourrice.

Je t’en conjure, par ta main que je touche.

Hippolyte.