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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/345

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de mes jours et endormir ma vie ? Ô fatale imprécation de mon père ! les crimes de mes aïeux, les meurtres commis par mes ancêtres viennent s’accumuler sur ma tête. Pourquoi donc fondent-ils sur moi, qui n’en suis point coupable ? Hélas ! que dire ? Comment délivrer ma vie de cette souffrance implacable ? Puissent mes maux s’endormir dans la nuit de l’enfer, où règne la sombre nécessité !

Diane.

Infortuné, à quel sort funeste as-tu été attaché ? c’est ton cœur généreux qui t’a perdu.

Hippolyte.

Ô souffle divin ! malgré mes douleurs, je t’ai senti, et je suis soulagé. Oui, la déesse Diane est en ces lieux.

Diane.

Infortuné, c’est elle, la divinité que tu chéris.

Hippolyte.

Vois-tu, ma souveraine, l’état déplorable où je suis ?

Diane.

Je le vois, mais il n’est pas permis à mes yeux de verser des larmes.

Hippolyte.

Ton chasseur, ton serviteur fidèle n’est plus.

Diane.

Hélas ! non ; toi qui m’es si cher, tu péris.

Hippolyte.

Il n’est plus, le guide de tes coursiers, le gardien de tes statues.

Diane.

1400La perfide Vénus a ourdi cette trame.

Hippolyte.

Hélas ! je reconnais la divinité qui m’a perdu.

Diane.