Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/35

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 comme son esclave ? Sera-ce sur les bords de la Doride (20), ou dans la Thessalie, où l’on dit que l’Apidanus (21), père d’eaux limpides, engraisse les campagnes ? — Ou bien la rame fendant les vagues transportera-t-elle ma misérable existence dans cette île où la palme et le laurier naissants offrirent leurs rameaux sacrés à la belle Latone, pour décorer son enfantement divin ? Unie aux filles de Délos, chanterai-je la déesse Diane, ses bandelettes et ses flèches d’or ?

Irai-je dans la ville de Pallas ? et sur le voile qui lui est consacré, mon aiguille industrieuse peindra-t-elle en fils nuancés le char brillant de Minerve, attelé de ses coursiers, ou la race des Titans, foudroyée par les traits enflammés du fils de Saturne ?

Ô mes enfants ! ô mes aïeux ! ô terre de ma patrie, ravagée par la flamme, et devenue la proie des Grecs ! — Esclave sur une terre étrangère, je laisse l’Asie asservie à l’Europe ; j’échange la couche nuptiale contre le séjour des morts.

TALTHYBIUS.

[484] Jeunes Troyennes, où pourrai-je trouver Hécube, l’ancienne reine d’Ilion ?

LE CHŒUR.

La voici devant toi, Talthybius, couchée sur la terre (22), enveloppée de ses vêtements.

TALTHYBIUS.

Ô Jupiter ! dois-je croire que tu as les yeux ouverts