Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/448

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le chœur

C’est le fils d’Agamemnon qui l’a emmenée.

Pélée

Dans quel espoir ? Veut-il en faire son épouse ?

le chœur

Oui, et il médite la mort de ton fils.

Pélée

Par des embûches secrètes, ou en l’attaquant en face ?

le chœur

Dans le temple sacré d’Apollon, aidé des habitants de Delphes.

Pélée

Dieux ! quelle horreur !… Vite, courez au temple de Delphes ; racontez à nos amis ce qui s’est passé ici, et prévenez la mort du fils d’Achille.


le messager

Hélas ! quelle funeste nouvelle j’apporte pour toi, vieillard, et pour les amis de mon maître !

Pélée

Ah ! quel sinistre pressentiment saisit mon cœur !

le messager

Le fils de ton fils n’est plus, ô Pélée ! il est tombé sous les coups des habitants de Delphes et de l’étranger de Mycènes.

le chœur

Hélas ! hélas ! que vas tu devenir, vieillard ? Ne tombe pas… soutiens-toi.

Pélée

Je suis perdu, je me meurs ; la voix me manque, mes membres se dérobent sous moi.

le messager

Reprends tes forces, et écoute ce récit funeste, si tu veux venger les tiens.