Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Si tu ne veux rien m’apprendre, j’y consens ; moi non plus je ne veux rien entendre.

HÉCUBE, à part.

Sans lui je ne saurais venger mes enfants. Pourquoi hésiter ? Il faut oser, que je réussisse ou non. (Haut.) Agamemnon, je te supplie par tes genoux que j’embrasse, par ta barbe, par ta droite fortunée (32).

AGAMEMNON.

Que demandes-tu ? est-ce ta liberté ? la chose est facile.

HÉCUBE.

Non, non : que je sois vengée d’un traître, et que le reste de ma vie se passe dans l’esclavage !

AGAMEMNON.

Eh bien, en quoi demandes-tu mon assistance ?

HÉCUBE.

[759] En rien de ce que tu supposes, ô roi ! Tu vois ce cadavre sur lequel je verse des larmes ?

AGAMEMNON.

Je le vois ; mais j’ignore ce que tu veux dire.

HÉCUBE.

C’est moi qui l’ai enfanté, et qui l’ai porté dans mon sein !

AGAMEMNON.

Infortunée ! c’est donc un de tes enfants ?

HÉCUBE.

Ce n’est pas un des fils de Priam tués sous les murs d’Ilion.

AGAMEMNON.

Tu en avais donc quelque autre que ceux-là, ô femme ?

HÉCUBE.

Ηé