Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/455

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me voies sortir de la mer, suivie du chœur de cinquante Néréides, pour t’emmener au sein des eaux. Ce qui est arrêté par le Destin, tu dois le supporter : telle est la volonté de Jupiter. Cesse de pleurer les morts : c’est le sort que les dieux réservent aux humains ; tous doivent tribut à la mort.

Pélée

Fille de Nérée, illustre et généreuse épouse, je te salue : ta conduite est digne de toi et digne de tes enfants. Tu l’ordonnes, ô déesse, je calmerai ma douleur. Après avoir enseveli mon fils, je reviendrai aux grottes du Pélion, où j’ai tenu entre mes bras ton corps divin. La sagesse ne commande-t-elle pas de s’allier à des épouses issues d’un sang généreux, de marier ses enfants dans de vertueuses familles, et de ne pas convoiter une méchante femme, dût-elle apporter une dot opulente ? Jamais ainsi l’on n’aura à craindre la colère des dieux.

le chœur

Les destinées se manifestent sous bien des formes différentes ; les dieux accomplissent beaucoup de choses contre notre attente, et celles que nous attendions n’arrivent pas ; mais Dieu fraie la voie aux événements imprévus : ce qui vient de se passer en est une preuve éclatante[1].


Fin d’Andromaque.

    parages qu’elle fut enlevée par Pélée, et que toute la côte de Sépias lui est consacrée, ainsi qu’aux autres Néréides. »

  1. Cette conclusion est aussi celle de Médée, d’Alceste, d’Hélène et des Bacchantes.