Aller au contenu

Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/472

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


ADRASTE.

Ô roi, nous venons à toi comme à celui qui peut guérir nos maux ; je ne t’ai pas pris pour juge de mes fautes, ni, si j’ai eu quelques torts, pour les punir ou me les reprocher, mais pour demander ton secours. Si tu le refuses, il faudra nous soumettre à ta volonté : car que faire ? Partez, ô mères vénérables ! laissez ici ces feuillages et ces rameaux suppliants ; attestez les dieux et la terre, et la déesse armée de torches, Cérès, et la lumière du soleil ; nos supplications sacrées ne nous ont point protégées.


LE CHŒUR

Tu dois avoir égard aux larmes de tes proches, et il est beau de secourir ceux qui souffrent injustement. Ta mère est fille de Pitthée, qui était fils de Pélops ; et nous que la terre de Pélops a vu naître, nous sommes issus du même sang que toi. Que vas-tu faire ? trahiras-tu notre cause ? chasseras-tu de tes états des femmes accablées par l’âge, victimes d’un sort qu’elles n’ont pas mérité ? Non, car qui n’a son asile ? les bêtes sauvages dans les rochers, l’esclave au pied des autels ; une cité battue par la tempête a recours à une autre cité ; car, chez les mortels rien ne jouit d’un bonheur parfait  !


PREMIER
DEMI-CHŒUR.

Marche, infortunée ; quitte le sol sacré de Proserpine ; supplie-la, en embrassant ses genoux, de faire donner la