Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/473

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sépulture aux corps de nos malheureux enfants, que nous avons perdus sous les murs de Thèbes !


DEUXIÈME DEMI-CHŒUR.

Hélas ! prenez-moi, emmenez-moi, conduisez-moi ; étendez mes vieilles mains suppliantes. Par ton menton que je touche, ô prince chéri, le plus vaillant des Grecs, je te conjure en embrassant tes genoux et ta main, prends pitié d’une mère désolée, qui te supplie pour ses fils, et, comme une misérable fugitive, fait entendre un chant de deuil lamentable. Mon fils, ne laisse pas sans sépulture sur la terre de Cadmus, et en proie aux bêtes sauvages, mes fils qui étaient de ton âge ; ne sois pas insensible aux larmes d’une mère, qui te demande à genoux un tombeau pour ses enfants.


THÉSÉE.

Ma mère, pourquoi ces pleurs ? pourquoi couvrir ta tête d’un voile ? Les gémissements de ces femmes ont attendri ton cœur ; moi-même j’en ai été touché : mais relève ta tête blanchie, et cesse de répandre des larmes devant le foyer sacré de Cérès.


ÉTHRA

Hélas ! hélas !


THÉSÉE.

Tu n’as pas à gémir de leurs malheurs.


ÉTHRA

Femmes infortunées !