Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/502

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C’est que je suis préparée pour un projet nouveau.


IPHIS

Et cependant tu te montres près de la tombe et du bûcher ?


ÉVADNÉ

C’est là que je viens gagner une noble victoire.


IPHIS

Quelle victoire ? Je désire l’apprendre.


ÉVADNÉ

Sur toutes les femmes que le soleil éclaire.


IPHIS

Dans les ouvrages de Minerve, ou par la sagesse de ton esprit ?


ÉVADNÉ

Par mon courage ; car je suivrai mon époux dans la tombe.


IPHIS

Que dis-tu ? que signifie cette énigme absurde ?


ÉVADNÉ

Je vais me précipiter dans le bâcher de Capanée.


IPHIS

Ô ma fille, ne parle pas ainsi devant la foule.


ÉVADNÉ

Je veux que tous les Argiens le sachent.


IPHIS

Je ne souffrirai point cet acte de démence.


ÉVADNÉ

Cela n’en sera pas moins ; car ta main ne saurait m’arrêter. C’en est fait, je m’abandonne ; sujet de regrets pour toi, mais de joie pour moi et pour l’époux dont je partage le bûcher.


LE CHŒUR

Ô femme, voilà un cruel héroïsme.


IPHIS