Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/508

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cache-le dans les entrailles de la terre, auprès des bûchers des sept chefs ; et si jamais ils marchaient contre Athènes, la vue de ce glaive jetterait l’épouvante parmi eux, et leur préparerait un retour funeste. Après avoir exécuté ce que je viens de te prescrire, laisse sortir de cette terre la cendre de ces héros. Que l’endroit où leurs corps ont été purifiés par le feu devienne un bois sacré, près de la route même consacrée à la déesse isthmienne. Voilà ce que j’avais à te dire. Je dis maintenant aux fils des Argiens : Parvenus à l’âge viril, vous porterez le ravage dans la ville que baigne l’Ismène, et vous vengerez la mort de vos pères, toi, Égialée succédant à ton père comme chef des guerriers, et toi, fils de Tydée, venant du pays des Étoliens, et à qui ton père donna le nom de Diomède. Mais il vous faut attendre le moment où un tendre duvet ombragera vos joues, pour armer les enfants de Danaüs, et les lancer contre la ville aux sept portes. Vous apparaîtrez, au grand effroi des Thébains, comme deux lionceaux aguerris, pour ruiner leur ville. Tels sont les arrêts du Destin. Désignés dans la Grèce sous le nom d’Épigones, vous laisserez à la postérité de nobles sujets de chants, tant, avec la faveur divine, votre expédition sera glorieuse !


THÉSÉE.

Ô Minerve, ma maîtresse, j’obéirai à tes ordres ; car tu es mon guide et tu m’empêches d’errer. J’enchaînerai Adraste par un serment. Daigne seulement me diriger.