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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/525

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la race des femmes n’eût existé, si ce n’est pour moi seul !

Silène

[188] O roi Ulysse, voici les richesses des bergers, des agneaux bêlants, et une abondante provision de fromages de lait caillé ; prenez, éloignez-vous au plus vite de cette caverne, et donnez-moi en échange la douce liqueur de Bacchus.

Ulysse

Dieux ! voici le Cyclope qui revient. Que faire ! ô vieillard, nous sommes perdus. Où fuir ?

Silène

Dans ce rocher, où vous pourrez vous tenir cachés.

Ulysse

Tu nous donnes un conseil étrange, de nous jeter dans ses filets.

Silène

Étrange ! nullement. Il y a plusieurs retraites secrètes dans ce rocher.

Ulysse

[198] Il n’en sera pas ainsi. Troie aurait trop à se plaindre, si nous fuyions devant un seul homme : j’ai plus d’une fois, les armes à la main, résisté au choc d’une multitude de Phrygiens. S’il faut mourir, nous mourrons en gens de cœur ; ou en sauvant notre vie, nous sauverons aussi notre gloire.

Le cyclope

sans apercevoir les Grecs retirés au fond du théâtre, et s’adressant au chœur des Satyres qui dansent.

[203] Tenez-vous tranquilles, rangez vous. Qu’est-ce donc ?