de respirer, de cligner des yeux, de cracher, de peur d’éveiller le monstre avant que le feu ne soit venu à bout de l’œil du Cyclope.
Nous faisons silence, et nous retenons notre haleine dans nos poitrines.
Allons, prenez en main le tison, et entrez dans la caverne ; il est suffisamment enflammé.
Ne veux-tu pas régler ceux qui doivent les premiers s’armer de l’arbre en flammes et crever l’œil du Cyclope, afin d’avoir part à cette aventure ?
Pour nous, nous sommes trop loin de la porte, pour atteindre son œil avec le tison enflammé.
Et nous tout à coup nous sommes devenus boiteux.
Il vous arrive donc la même chose qu’à moi ; car tandis que je reste debout, mes pieds tout à coup entrent en convulsion sans que je sache pourquoi.
Debout en convulsion ?
Et nos yeux sont pleins de poussière et de cendre qui s’élèvent je ne sais d’où.
Hommes lâches, amis inutiles !
[643] C’est que nous avons pitié de notre dos et de nos épaules ; je ne me soucie pas de voir sauter les dents de ma mâchoire : est-ce là de la lâcheté ? Mais je sais une