ses voiles, je reviens vers cette couche sanglante, pour garder les corps de mes enfants.
LE CHŒUR.
Malheureux, quels maux intolérables ont fondu sur toi ! tu as commis un crime infâme, et le dieu qui te poursuit en a tiré une vengeance terrible.
POLYMESTOR.
[1089] Ô peuple de la Thrace, race guerrière, habile à manier la lance, à dompter le coursier, et toujours inspirée de l’esprit de Mars !… Ô Grecs ! ô Atrides ! mes cris, mes cris perçants vous appellent. Venez, venez, accourez, au nom des dieux… M’entend-on ?… Personne ne viendra-t-il à mon secours ? Que tardez-vous ? ce sont des femmes, ce sont des captives qui m’ont fait périr. Horrible, horrible traitement ! Ô honte ! ô désespoir ! où aller ? où tourner mes pas ? M’élèverai-je dans les airs (44), jusqu’à la demeure céleste, où Sirius et Orion lancent de leurs yeux des rayons enflammés ? ou me précipiterai-je dans le sombre abîme de Pluton ?
LE CHŒUR.
il est pardonnable, quand on souffre des maux au-dessus de ses forces, de se soustraire à une vie misérable.
AGAMEMNON.
J’ai entendu tes cris, et j’accours : la fille plaintive de la montagne, Écho, les fait retentir à travers le camp. Si nous ne savions que les tours des Phrygiens sont tombées sous nos coups, ce bruit étrange nous eût remplis de frayeur.
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