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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/67

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POLYMESTOR.

Ta fille Cassandre est aussi condamnée à périr

HÉCUBE.

Je méprise cet oracle, et je te souhaite les maux que tu me prédis.

POLYMESTOR.

L’épouse de son amant, surveillante jalouse, lui donnera la mort.

HÉCUBE.

Fille de Tyndare, loin de toi une pareille fureur !

POLYMESTOR.

E|le le tuera lui-même, en levant sur lui sa hache homicide.

AGAMEMNON.

Malheureux, tu délires, et tu veux t’attirer de nouveaux malheurs.

POLYMESTOR.

[1281] Frappe… un bain sanglant t’attend dans Argos.

AGAMEMNON.

Esclaves, saisissez— le, et qu’on l’entraîne loin de moi.

POLYMESTOR.

Mes paroles t’irritent.

AGAMEMNON.

Qu’on lui ferme la bouche.

POLYMESTOR.

Soit : j’ai tout dit.

AGAMEMNON.

[1284] Qu’on le jette au plus tôt sur les bords de quelque île déserte, et qu’il expie son audace et son insolence. Pour toi, malheureuse Hécube, va ensevelir tes deux morts. Vous, Troyennes, il vous faut regagner les tentes de vos maîtres ; car je vois déjà s’élever les vents favorables :