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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/80

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Tiens, je ne fais plus entendre que des accents adoucis, comme les soupirs de la flûte.

Electre

Fort bien. Baisse la voix, baisse la voix. Avance doucement, bien doucement, et dis-moi le sujet qui vous mène. Voilà longtemps qu’Oreste est plongé dans ce profond sommeil.

Le Chœur

En quel état est-il ? Réponds-nous, parle, chère amie.


Electre

Que vous dire de sa destinée ? que vous dire de son malheur ? Il respire encore ; bientôt il gémira.

Le Chœur

Que dis-tu ? infortunée !

Electre

Vous lui donnez la mort si vous écartez de ses paupières le doux sommeil qu’il goûte à présent.

Le Chœur

Malheureux ! forfait horrible, ouvrage des dieux ! Infortuné, que de souffrances !

Electre

[162] L’injuste Loxias proféra donc des ordres injustes, quand, sur le trépied de Thémis, il commanda le meurtre abominable de ma mère !

Le Chœur