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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/83

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Emploi qui m’est cher ! ma main fraternelle ne refuse pas de prendre soin d’un frère.

Oreste

Approche ta poitrine contre la mienne, et écarte de mon visage ma chevelure souillée, car elle voile mes regards.

Electre

[225] Tête souffrante, que l’eau n’a pas rafraîchie depuis longtemps, combien ces cheveux incultes et hérissés te défigurent !

Oreste

Couche-moi de nouveau sur ce lit : quand l’accès de ma fureur s’apaise, je reste sans force et le corps brisé.

Electre

J’obéis : le lit plaît au malade ; son repos est fatigant, et cependant nécessaire.

Oreste

Remets-moi sur mon séant, et redresse mon corps. Les malades ne sont jamais contents : le malaise les rend inquiets.

Electre

Veux-tu aussi mettre les pieds par terre, et faire quelques pas avec précaution ? Tout changement est agréable.

Oreste

Oui, c’est au moins l’apparence de la santé ; et l’apparence est quelque chose, quand la réalité manque.

Electre

Écoute-moi, mon frère, pendant que les Furies te laissent maître de ta raison.

Oreste

As-tu quelque chose de nouveau à m’apprendre ? Si