Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/92

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Mais j’ai une excuse au fatal événement.

Ménélas

[415] N’allègue point la mort ; ce serait une vaine raison.

Oreste

Apollon m’a ordonné de consommer le meurtre de ma mère.

Ménélas

Il ignore donc ce qui est juste et honnête ?

Oreste

J’obéis aux dieux, quels que soient ces dieux.

Ménélas

Et Apollon ne te secourt point dans ton malheur ?

Oreste

Il attend ; telle est la nature des dieux.

Ménélas

Combien de temps s’est écoulé depuis que ta mère a expiré ?

Oreste

Voici le sixième jour, et la cendre de son bûcher est encore chaude.

Ménélas

Que les déesses sont promptes à te réclamer le sang de ta mère !

Oreste

Tu es peu mesuré, mais véridique, en maltraitant tes amis.

Ménélas

Quel fruit te revient-il d’avoir vengé ton père ?

Oreste