Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/91

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Quand cette fureur t’a-t-elle saisi ? quel jour ?

Oreste

Le jour où j’ai mis ma malheureuse mère dans le tombeau.

Ménélas

Étais-tu alors dans le palais, ou devant le bûcher ?

Oreste

Il était nuit ; j’attendais le moment de recueillir ses ossements.

Ménélas

[405] Y avait-il là quelqu’un pour soutenir ton corps ?

Oreste

Pylade, le complice du meurtre de ma mère.

Ménélas

Et quels sont les fantômes qui troublent ainsi ton repos ?

Oreste

Je crois voir trois filles semblables à la nuit.

Ménélas

Je sais qui tu veux dire, mais je ne veux pas prononcer leur nom.

Oreste

Elles sont redoutables ; mais tu fais sagement d’éviter de les nommer.

Ménélas

Ce sont elles qui te poursuivent pour ton parricide.

Oreste

Persécutions terribles, dont je suis la triste victime !

Ménélas

Quoi d’étrange, que d’horribles supplices punissent d’horribles forfaits ?

Oreste