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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/95

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[448] En toi est mon espoir et mon refuge. Toi qui, dans la prospérité, visites notre misère, fais part de ton bonheur à tes amis, et ne garde pas pour toi seul les biens dont tu jouis ; charge-toi, à ton tour, d’une partie de nos maux, et rends les bienfaits que tu as reçus de mon père à ses enfants. Ceux-là n’ont d’amis que le nom et point la réalité, dont l’amitié ne résiste pas au malheur.

Le Chœur

Vers ces lieux s’avance, aussi vite que lui permet son grand âge, le Spartiate Tyndare, vêtu d’habits lugubres, et rasé en signe de deuil, pour la mort de sa fille.

Oreste

[459] Je suis perdu, Ménélas ; voici Tyndare qui vient à nous, lui dont je n’ose soutenir les regards, après l’action que j’ai commise. Il a élevé mon enfance, il me couvrait de ses baisers, et aimait à porter dans ses bras le fils d’Agamemnon ; Léda en faisait autant, et tous deux me chérissaient comme les Dioscures. Ô mon âme ! ô angoisses de mon cœur ! de quel retour ai-je payé leur tendresse ? De quelles ténèbres voilerai-je mon visage ? Quel nuage pourra me dérober aux yeux du vieillard ?


Tyndare

[470] Où est l’époux de ma fille ? où est Ménélas ? J’étais à faire des libations sur le tombeau de Clytemnestre, quand j’ai appris qu’il est arrivé heureusement à Nauplie avec son épouse, après une si longue absence, Conduisez-moi