Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/96

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vers lui ; je veux être à ses côtés, je veux embrasser un ancien ami que je n’ai pas vu depuis si longtemps.

Ménélas

Salut, vieillard, dont Jupiter a honoré la couche.

Tyndare

Salut aussi, Ménélas, qui m’es uni par une étroite alliance. Hélas ! quel malheur de ne point connaître l’avenir ! Ce dragon parricide, objet de ma haine, lance devant le palais ses éclairs pestilentiels ! Ménélas, peux-tu adresser la parole à ce monstre impie ?

Ménélas

Pourquoi non ? c’est le fils d’un frère que je chérissais.

Tyndare

Est-il son fils, avec un naturel si pervers ?

Ménélas

Il est son fils ; et s’il est malheureux, il faut le respecter.

Tyndare

[485] Tu es devenu barbare, depuis le temps que tu vis parmi les barbares.

Ménélas

Il est digne des Grecs d’avoir toujours des égards pour ses proches.

Tyndare

Et de ne pas vouloir se mettre au-dessus des lois.

Ménélas

Toute contrainte est regardée par les sages comme une servitude.

Tyndare