Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/101

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Oreste.

La célèbre Argos est ma glorieuse patrie.

Iphigénie.

Au nom des dieux, étranger, es-tu vraiment de ce pays ?

Oreste.

Je suis de Mycènes, ville jadis fortunée.

Iphigénie.

Est-ce l’exil qui te chasse de ta patrie, ou quelque autre événement ?

Oreste.

Un exil involontaire en quelque sorte, et toutefois volontaire.

Iphigénie.

Voudrais-tu me dire quelqu’une des choses que je désire savoir ?

Oreste.

Ce sera comme un surcroît à mon infortune.

Iphigénie.

Ton arrivée d’Argos remplit mes vœux.

Oreste.

Non les miens : mais s’il te plaît ainsi, interroge-moi.

Iphigénie.

Troie, cette ville dont on parle partout, t’est sans doute connue.

Oreste.

Plût aux dieux que je ne l’eusse jamais connue, pas même en songe !

Iphigénie.

On dit qu’elle n’est plus, et que la guerre l’a détruite.