Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/103

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Iphigénie.

Ô vénérable déesse, quelle justice ! Et le fils de Laërte ?

Oreste.

Il n’est pas encore de retour à Ithaque ; cependant il existe, on le croit.

Iphigénie.

Puisse-t-il périr, et ne jamais revoir sa patrie !

Oreste.

Ne fais point d’imprécation ; son sort est assez triste.

Iphigénie.

Et le fils de Thétis vit-il encore ?

Oreste.

Il n’est plus : vainement son hymen fut préparé en Aulide.

Iphigénie.

Ce ne fut qu’une feinte, à ce que prétendent ceux qui l’apprirent à leurs dépens.

Oreste.

Qui es-tu donc ? avec quel intérêt tu t’informes des affaires de la Grèce !

Iphigénie.

Je suis de ce pays. Je l’ai perdu encore enfant.

Oreste.

Ce n’est donc pas sans sujet que tu désires savoir ce qui s’y passe.

Iphigénie.

Et ce général qu’on disait si heureux ?

Oreste.

Lequel ? car, hélas ! celui qui m’est connu ne saurait être appelé heureux.

Iphigénie.

On l’appelait le roi Agamemnon, fils d’Atrée.