Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/109

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Le Chœur, en se retirant, à Pylade.

Pour toi, jeune homme, nous te félicitons de l’heureuse fortune qui te permet de retourner dans ta patrie.

Pylade.

Il n’est point de bonheur pour un ami, quand il voit mourir son ami.

Le Chœur.

Ô funeste départ ! Hélas ! hélas ! tu péris. Lequel des deux est la victime ? Mon esprit indécis doute encore si c’est sur toi, ou sur lui, que je dois pleurer.

Oreste.

Pylade, au nom des dieux, éprouves-tu les mêmes sentiments que moi ?

Pylade.

Je ne sais : tu me fais une question à laquelle je ne puis répondre.

Oreste.

Quelle est cette jeune fille ? Ne dirait-on pas une Grecque, à la manière dont elle nous interrogeait sur les travaux de la guerre de Troie, sur le retour des Grecs, sur le devin Calchas et sur Achille ! Et comme elle a gémi sur les malheurs d’Agamemnon ! elle s’est informée aussi de son épouse et de ses enfants. Cette étrangère est née à Argos ; autrement, quelle raison aurait-elle d’écrire en ce pays, et de s’intéresser aux affaires d’Argos comme aux siennes propres ?

Pylade.

Tu m’as prévenu ; tes paroles expriment mes pensées, si ce n’est peut-être que la destinée des rois est connue de