diront ce qu’elle contient ; si au contraire elle disparaît dans la mer, tu en conserveras le sens en sauvant ta vie.
C’est bien dit, dans l’intérêt des dieux et dans le mien. Mais fais-moi connaître à qui dans Argos je dois porter ta lettre, et ce que je dois dire, comme le tenant de ta bouche.
Dis à Oreste, fils d’Agamemnon : « Celle qui t’écrit est celle qui fut immolée en Aulide, Iphigénie, qui vit encore, quoiqu’elle ne vive plus pour vous… »
Où est-elle ? après sa mort, comment a-t-elle pu revivre ?
C’est elle-même que tu vois : ne m’interromps point. « Ramène-moi dans Argos, ô mon frère ; délivre-moi, avant que je meure, de cette terre barbare et du culte cruel de la déesse, à qui mon ministère m’oblige d’immoler les étrangers. »
Ah ! Pylade, que dire ? où sommes-nous ?
« Ou mes imprécations s’attacheront à ta famille, Oreste…. »
C’est son nom que je répète une seconde fois pour que tu le saches bien.
Ô dieux !
Pourquoi invoques-tu les dieux dans une affaire qui me touche ?
Rien. Poursuis : mon esprit était distrait. Peut-être, sans t’interroger, arriverai-je à la certitude.