Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/125

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Oreste.

Mais si ton salut et le mien en dépendent, il faut tenter l’entreprise.

Iphigénie.

Je ne saurais, mais je loue ton courage.

Oreste.

Mais, quoi ! si tu me cachais secrètement dans le temple ?

Iphigénie.

Pour nous sauver à la faveur des ténèbres ?

Oreste.

La nuit est favorable à ceux qui dérobent, comme la lumière à la vérité.

Iphigénie.

Il y a dans le temple des gardiens sacrés, auxquels nous n’échapperons pas.

Oreste.

Ah dieux ! nous sommes perdus. Quel moyen de salut ?

Iphigénie.

Je crois avoir trouvé un nouvel expédient.

Oreste.

Lequel ? fais-moi part de ton idée.

Iphigénie.

Je me servirai de vos fureurs mêmes pour tromper nos gardiens.

Oreste.

Que les femmes ont l’esprit fécond en ressources !

Iphigénie.

Je dirai que tu viens d’Argos et que tu es le meurtrier de la mère.