Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/136

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Iphigénie.

Couvrir tes yeux de ton péplus.

Thoas.

De peur de contracter quelque souillure ?

Iphigénie.

Et si je tarde trop longtemps,

Thoas.

Quel terme me prescris-tu ? Ne t’étonne point.

Thoas.

Accomplis à loisir le culte de la déesse.

Iphigénie.

Puisse cette expiation réussir selon mes souhaits !

Thoas.

Je joins mes vœux aux tiens.

Iphigénie.

Déjà je vois sortir du temple les deux étrangers, le pompeux appareil de la déesse, les jeunes agneaux dont le sang doit laver la tache du parricide, les torches brillantes, et tout ce que j’ai prescrit pour purifier les coupables et satisfaire la déesse. J’interdis aux citoyens ce spectacle impur. Gardiens des temples, qui devez conserver vos mains pures pour le culte des dieux, et vous que l’hymen va unir, et vous, femmes, qui portez dans votre sein les germes de la fécondité, fuyez, retirez-vous, pour ne point contracter de souillure. Vierge auguste, fille de Jupiter et de Latone, si j’expie le meurtre de ces hommes, et si je sacrifie aux lieux où je dois sacrifier, tu habiteras un séjour pur, et nous serons heureux. Bien que je n’en dise pas davantage,