Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/139

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Le Chœur.

Tu es fou ; qu’a de commun avec nous la fuite de ces étrangers ? Que ne vas-tu au plus tôt à la porte du palais ?

Le Messager.

Non, je veux savoir d’abord si le roi est, ou non, dans le temple. Holà ! ouvrez, vous qui êtes là-dedans, et annoncez au roi que j’attends à la porte, et que j’ai à lui apprendre une nouvelle accablante.

Thoas.

Qui pousse ces clameurs autour du temple ? qui frappe à la porte et répand ici l’épouvante ?

Le Messager.

Ces femmes m’ont fait un mensonge ; elles voulaient m’éloigner, sous prétexte que tu étais absent ; et cependant tu étais dans le temple.

Thoas.

Quel profit en espéraient-elles ? dans quel but ?

Le Messager.

Je reviendrai plus tard sur ce qui les regarde ; mais écoute le plus pressé. La jeune fille qui veillait ici à la garde des autels, Iphigénie, s’enfuit de ces lieux avec les étrangers, emportant la vénérable statue de la déesse : ses expiations n’étaient qu’un artifice.

Thoas.

Que dis-tu ? quel vent l’a poussée ?

Le Messager.

Le désir de sauver Oreste ; c’est là ce qui va te surprendre.

Thoas.

Quel Oreste ? le fils de Clytemnestre ?