Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/167

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d'Hyménée, que vos chants et vos cris joyeux célèbrent le, bonheur de l'épouse! Venez, ô jeunes Phrygiennes, parées de vos voiles élégants; venez chanter mes noces glorieuses et l'époux que les destins m'ont choisi.

LE CHOEUR.

O reine, que n'arrêtes-tu l'égarement de ta fille, de peur qu'elle ne se livre à ses danses légères à la vue de l'armée des Grecs ?

HÉCUBE.

[343] O Vulcain, tu éclaires de tes flambeaux les noces des mortels ; mais elle est bien funeste, la torche que tu agites ici au seiu du désespoir ! Ah ! ma fille, ce n'était pas dans ce fracas des armes, ni sous le joug de la lance argienne, que j'avais espéré te voir célébrer ton hymen. Rends-moi cette torche ; car, dans tes transports, tu ne tiens pas le flambeau droit. Ton délire, ma fille, ne s'est point calmé, et tu es toujours dans le même égarement. Troyennes, emportez ces torches, et répondez par vos larmes à ses chants d'hyménée.

CASSANDRE.

[353] Ma mère, orne ma tête victorieuse, et réjouis-toi de mon royal hyménée. Conduis-moi toi-même à mon époux; et, si je n'obéis avec assez d'empressement, emploie la contrainte ; car, s'il est vrai qu'Apollon soit un dieu, plus funeste encore que l'hymen d'Hélène sera l'hymen que contracte avec moi l'illustre roi des Grecs, Agamemnon : je lui donnerai la mort à mon tour, je ravagerai son palais, et je vengerai mes frères et mon père. Mais n'achevons pas de dévoiler l'avenir. Je ne dirai pas la hache suspendue sur ma tête (28) et sur une tête auguste, les luttes parricides qui naîtront de mon hymen, et la ruine de la