Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/365

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Teucer.

Il s’est percé lui-même de son épée.

Hélène.

Il était donc en délire ? car, de sang-froid, qui se porterait à un pareil excès ?

Teucer.

Connais-tu un certain Achille, fils de Pelée ?

Hélène.

J’ai ouï dire qu’il fut un des prétendants d’Hélène.

Teucer.

À sa mort, ses armes devinrent un sujet de querelle entre ses compagnons.

Hélène.

En quoi Ajax en fut-il la victime ?

Teucer.

Un autre obtint les armes du héros, Ajax ne put survivre à cet affront.

Hélène.

Son malheur retombe donc sur toi ?

Teucer.

On me reproche de n’être pas mort avec lui.

Hélène.

Étranger, tu es donc allé à la célèbre ville d’Ilion ?

Teucer.

J’ai aidé à la détruire, et moi-même j’ai succombé à mon tour.

Hélène.

Elle est donc devenue la proie des flammes ?

Teucer.

On ne peut même reconnaître les vestiges de ses murs.

Hélène.

Malheureuse Hélène, c’est pour toi que les Phrygiens périssent !