Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/394

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Hélène.

Quelle est donc dans cette contrée barbare la porte où tu t’es adressé ?

Ménélas.

Celle de ce palais, et j’en ai été repoussé comme un mendiant.

Hélène.

Quoi ! tu mendiais ta vie ? Ah ! malheureuse !

Ménélas.

C’était la réalité, mais je n’en prenais pas le nom.

Hélène.

Tu dois donc savoir tout ce qui concerne mon hymen ?

Ménélas.

Je le sais ; mais j’ignore si tu as échappé à cette poursuite.

Hélène.

Crois que j’ai conservé ta couche pure de souillure.

Ménélas.

Quelle preuve aurai-je de tes paroles ? elles me comblent de joie, si elles n’admettent pas le doute.

Hélène.

Tu vois mon asile auprès de ce tombeau.

Ménélas.

Je vois un lit de feuilles sèches ; malheureuse, qu’a-t-il de commun avec ton sort ?

Hélène.

C’est là que je venais prier les dieux de m’épargner cet hymen.

Ménélas.

N’y a-t-il point d’autel ici, ou est-ce la coutume des Barbares ?

Hélène.

Ce lieu est pour moi un refuge aussi sûr que les temples des dieux.