Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/403

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ne meurt point. Pour te rassurer en peu de mots, je garderai le silence sur l’objet de ta prière, et je ne serai pas complice des égarements de mon frère. Je le sers en paraissant le trahir, si je parviens à le rendre à la vertu. C’est à vous à trouver les moyens de fuir ; pour moi, je me retire, et je vous garderai le secret. Commencez par invoquer les dieux : toi, Hélène, demande à Vénus de favoriser ton retour dans ta patrie, et prie Junon de conserver à ton époux et à toi la protection qu’elle vous accorde. Et toi, mon père, qui maintenant es la proie de la mort, crois bien que je ferai tout pour que jamais un reproche d’impiété ne s’attache à ton nom.

(Elle rentre dans le palais.)

Le Chœur.

Nul homme injuste n’a jamais prospéré ; c’est dans la justice qu’est l’espoir du salut.

Hélène.

Ménélas, la jeune vierge nous sauve la vie ; maintenant il faut nous concerter et chercher ensemble les moyens d’échapper.

Ménélas.

Écoute ; tu vis depuis longtemps dans ce palais, les serviteurs du roi te sont bien connus.

Hélène.

Pourquoi dis-tu cela ? Tu fais naître mes espérances, comme si tu avais conçu quelque heureux dessein.

Ménélas.

Ne pourrais-tu pas engager ceux qui ont le soin des chars à nous en donner un ?

Hélène.

Je le pourrais peut-être ; mais comment diriger notre