Ô Priam ! ô terre de Troie ! que votre perte a été vaine !
Moi aussi, j’ai eu ma part dans l’infortune des Priamides.
Cet homme a-t-il laissé ton époux sans sépulture, ou l’a-t-il enseveli dans la terre ?
Il est resté sans sépulture, et c’est ce qui redouble mon affliction.
C’est donc pour ce motif que tu as coupé les tresses de ta blonde chevelure ?
Il n’en est pas moins mon époux chéri, même dans le séjour des ombres.
Est-ce des larmes sincères que t’arrache ce malheur ?
Si ta sœur mourait, serais-tu donc insensible à sa perte ?
Non certes ; mais continueras-tu à habiter ce tombeau ?
Pourquoi me harcèles-tu ainsi et ne laisses-tu pas le mort tranquille ?
Sans doute tu restes fidèle à ton époux, et tu t’obstines à me fuir.
Non ; désormais je me rends à tes vœux.
Consentement tardif, qui cependant me comble de joie.