Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/412

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Hélène.

Sais-tu ce que j’attends de toi ? Oublions le passé.

Théoclymène.

À quelle condition ? Car toute faveur exige une faveur.

Hélène.

Faisons la paix, et réconcilie-toi avec moi.

Théoclymène.

J’oublie tout mon ressentiment ; qu’il se dissipe dans les airs.

Hélène.

Maintenant j’embrasse tes genoux, si je te suis chère.

Théoclymène.

Quel est l’objet de tes vœux pour lequel tu me supplies avec tant d’instance ?

Hélène.

Je désire rendre les derniers devoirs à mon époux.

Théoclymène.

Quelle sépulture donner aux absents ? Enseveliras-tu son ombre ?

Hélène.

C’est l’usage parmi les Grecs, lorsqu’un homme a péri dans la mer.

Théoclymène.

De quoi faire ? Sur cet objet la sagesse des Pélopides est connue.

Hélène.

De donner de précieux tissus pour sépulture à son ombre vaine.

Théoclymène.

Célèbre ses funérailles, érige-lui un tombeau aux lieux où tu voudras.

Hélène.

Ce n’est pas ainsi que nous ensevelissons ceux qui ont péri dans un naufrage.