Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/429

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avec toi, en t’enlevant de Sparte, lorsqu’il descendit des demeures célestes pour dérober ton corps à l’amour de Pâris, cette île, qui s’étend comme un rempart le long des côtes de l’Attique, prendra désormais le nom d’Hélène[1] ; parce que c’est dans cette retraite que le dieu te cacha, après t’avoir enlevée du palais de ton époux. Ménélas, qui erra tant d’années sur les mers, habitera les îles Fortunées ; tel est l’arrêt du destin. Les dieux aiment les cœurs généreux : les peines sont réservées au vulgaire lâche et timide.

Théoclymène.

Fils de Jupiter et de Léda, je cède à votre voix, je renonce à ma vengeance contre ma sœur, je ne lui donnerai pas la mort. Qu’Hélène retourne dans sa patrie, puisque les dieux le veulent ainsi. Sachez-le, cette sœur, issue du même sang que vous, est un modèle de vertu et de pureté. Adieu ; soyez fiers des nobles sentiments d’Hélène, ils ne se rencontrent pas chez beaucoup de femmes.

Le Chœur.

Les destinées se manifestent sous bien des formes différentes ; les dieux accomplissent beaucoup de choses contre notre attente, et celles que nous attendions n’arrivent pas ; mais dieu fraie la voie aux événements imprévus. Ce qui vient de se passer en est une preuve éclatante[2].


FIN D’HÉLÈNE
  1. Sur l’Île d’Hélène, située sur le cap Sunium, voyez Strabon, ix, 1, et Pausanias, Attic.
  2. Cette conclusion se retrouve dans Médée, Alceste, Andromaque et les Bacchantes.