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robera pas à mes traits. Éloigne-toi à tire-d’aile, et va dans le lac de Délos faire entendre tes chants harmonieux ; ton sang, si tu n’obéis, me vengera de ton audace… Ah ! quel est ce nouvel oiseau qui arrive ? Ose-t-il construire sous cette voûte sacrée son nid de chaume, pour ses petits ? le frémissement de cet arc te fera fuir. Quoi ? tu restes encore ? Va sur les bords de l’Alphée, ou dans les bosquets de Corinthe, donner le jour à ta jeune famille, et ne viens pas souiller les offrandes et le temple de Phébus.

Je ne voudrais pas vous donner la mort, oiseaux, qui annoncez aux mortels la volonté des dieux ; mais je ne puis trahir les devoirs de mon ministère, et je resterai fidèle au service d’Apollon qui me nourrit.




Le Chœur

Athènes, chère aux immortels, n’est donc pas le seul lieu où leur demeure soit ornée de colonnes et de portiques, et où l’on célèbre le culte des Agyatides[1] : mais chez Apollon brille aussi la double image des enfants de Latone,

Demi-chœur

Voyez cette peinture : c’est l’hydre de Lerne que le fils de Jupiter moissonne de sa faux dorée. Regardez, chères amies.

  1. On élevait aux portes des maisons des colonnes coniques ou des espèces d’obélisques consacrés à Apollon sous le nom d’Agyeus, du mot ἀγυιὰ, qui signifie une rue ou un chemin. Dans cette scène, le Chœur admire les sculptures et les peintures dont le temple de Delphes était orné.