Je l’ignore ; je sais seulement que j’appartiens à Phébus.
À mon tour, étranger, je me sens touchée de pitié pour toi.
Sans doute parce que j’ignore celle qui m’a enfanté et celui qui m’a donné le jour.
Habites-tu ce temple, ou quelque autre maison ?
La maison du dieu est la mienne, partout où le sommeil me surprend.
Est-ce enfant ou jeune homme que tu es venu dans ce temple ?
C’est dès ma plus tendre enfance, a ce que disent ceux qui passent pour le savoir.
Quelle est la femme de Delphes qui t’a nourri de son lait ?
Je n’ai jamais connu le sein d’une nourrice. Celle qui m’a nourri,
Quelle est-elle, infortuné ? Dans ma misère, je trouve d’autres misérables.
La prêtresse d’Apollon me tint lieu de mère.
Parvenu à l’âge d’homme, quel moyen d’existence avais-tu ?