C’est moi qui dans l’ombre de la nuit l’enveloppai de mes voiles.
Tu n’avais pas de témoin, lorsque tu exposas ton fils ?
Je n’en eus pas d’autres que le malheur et le mystère.
Et comment eus-tu le courage d’abandonner ton fils dans un antre sauvage ?
Comment ? hélas !… en exhalant bien des lamentations.
Qu’il dût t’en coûter d’oser une pareille action ! Mais le dieu était bien plus misérable encore !
Si tu avais vu cet enfant tendre les mains vers moi !
Cherchait-il à saisir le sein, ou à venir dans les bras ?
Dans mes bras : et ne pas l’y recevoir était bien cruel de ma part.
Mais quel espoir a pu t’engager à exposer ton fils ?
J’espérais que le dieu veillerait sur son propre enfant.
Hélas ! quels orages ont fondu sur la prospérité de ta maison ?
Pourquoi voiler ta tête, ô vieillard, en versant des larmes ?
C’est à la vue de tes malheurs et de ceux de ton père,