éprouvé les effets de ta haine et de ta fureur, une fois entré dans ta maison, tu m’aurais bientôt précipité au séjour de Pluton. Mais ni cet autel, ni le temple d’Apollon, ne sauveront tes jours. Ces lamentations que tu fais entendre me conviennent bien mieux à moi-même ainsi qu’à ma mère ; car bien que je sois privé de sa vue, je puis toujours invoquer son nom. Voyez sa scélératesse et par quel tissu d’artifices elle avait ourdi sa trame ; elle n’a pas respecté l’autel du dieu, elle espérait échapper au châtiment de ses crimes.
Je te défends d’attenter à mes jours, en mon propre nom, et en celui du dieu dont j’embrasse l’autel.
Qu’y a-t-il de commun entre Apollon et toi ?
Je mets ma personne sous la consécration de ce dieu.
Et pourtant tu as voulu tuer celui qui appartenait à ce dieu.
Tu n’appartenais plus à Apollon, tu n’appartenais qu’à ton père.
J’étais bien fils d’Apollon, par la tendresse paternelle qu’il m’a témoignée.
Tu l’étais alors ; aujourd’hui c’est moi qu’il protège, et non plus toi.
Tu es impie ; moi, au contraire, j’étais pieux.
J’ai frappé en toi l’ennemi de ma maison.