des siennes par pudeur, parce que j’allais dans la maison de Pélée ; et je différai mes tendres caresses jusqu’à mon retour à Argos. Ô malheureux Oreste, si tu as péri, quel coup funeste, quelle ambition d’un père a causé ta perte ? Mais j’ai lieu de me plaindre des lois imposées par la déesse ; les mortels souillés d’un meurtre ou d’un enfantement récent, ou par l’attouchement d’un cadavre, elle les écarte de ses autels comme impurs, et elle prend plaisir à se faire immoler des victimes humaines ! Non, il n’est pas possible que l’épouse de Jupiter, Latone, ait enfanté une divinité si cruellement stupide. Le festin servi aux dieux par Tantale me paraît incroyable ; ils n’ont pu se repaître du corps d’un enfant. Les habitants de ce pays, habitués à verser le sang des hommes, ont rejeté sur les dieux leurs mœurs inhumaines ; car je ne saurais croire qu’une divinité puisse faire le mal.
Mer d’azur qui baignes les îles Cyanées, que traversa la frénétique Io lorsque d’Argos elle vint sur le Pont-Euxin,