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simon le mage

[5] Voilà ce que dit Justin, et Irénée est d’accord avec lui. Au premier livre de son ouvrage Contre les hérésies, il expose ce qu’était cet homme aussi bien que sa doctrine impie et sacrilège. Mais il est superflu de le rapporter ici. Il est loisible à qui le voudra de trouver encore ce qui concerne chacun des hérésiarques qui vinrent après lui avec leur début, leur vie, les principes de leurs dogmes mensongers et leurs entreprises à eux tous ; tout cela dans le livre indiqué d’Irénée est traité avec soin. [6] Nous y apprenons que Simon fut le premier chef de toute hérésie ; ceux qui, depuis cette époque jusqu’à nos jours, suivent son erreur, feignent de pratiquer la philosophie des chrétiens faite de tempérance et si célèbre auprès de tous pour la pureté qu’elle impose à la vie ; mais ils retombent bientôt dans le culte superstitieux des idoles qu’ils avaient paru laisser. Ils vénèrent les écrits et les images de Simon et d’Hélène, sa compagne, dont nous avons parlé ; à tous les deux ils témoignent leur culte par l’usage de l’encens, des sacrifices et des libations. [7] Quant à leurs pratiques plus secrètes dont le seul récit, disent-ils, étonne et, selon l’expression consacrée chez eux, produit la stupeur (voy. l’Appendice), elles sont en effet vraiment stupéfiantes, pleines d’égarement d’esprit et de folie. Non seulement leur nature ne permet pas d’en donner la description, mais quiconque se respecte ne peut les raconter de vive voix tant l’obscénité et l’indicible y dépasse les bornes. [8] Tout ce qu’on

Eusèbe. — Histoire ecclésiastique I.11