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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/21

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nous paraît difficile de voir dans le chef de l’insurrection autre chose qu’une sorte de Mahomet chinois, cherchant à fonder sa puissance par le fer et par le feu, et criant à ses fanatiques partisans : Il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu, et Tien-te est le frère cadet de Jésus-Christ.

Maintenant, qu’adviendra-t-il de l’insurrection chinoise ? Les novateurs parviendront-ils à leurs fins, c’est-à-dire à constituer une nouvelle dynastie et un nouveau culte en harmonie avec leurs récentes croyances ; ou bien le Fils du Ciel[1] aura-t-il assez de puissance pour raffermir son trône ébranlé ? Les derniers événements sont encore trop peu connus et ne nous paraissent pas, d’ailleurs, assez décisifs pour que nous puissions d’ores et déjà rechercher quelle sera l’issue probable de la lutte.

Malgré cette impossibilité d’anticiper sur l’avenir, des journalistes d’Europe ont émis l’opinion que, la dynastie tartare une fois renversée, le système chinois serait reconstitué, et que la nation rentrerait ainsi dans ses voies traditionnelles. Il nous semble que c’est là une erreur ; ce qu’on appelle système chinois n’existe pas, à

  1. Titre que se donne l’empereur de la Chine.