Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/22

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proprement parler ; car cette expression, dans le sens où nous venons de l’employer, ne peut être comprise que comme étant en opposition avec celle de système tartare. Or, il n’y a pas, il n’y a jamais eu de système tartare. La race mantchoue a pu, il est vrai, imposer son joug à la Chine ; mais son influence a été nulle sur l’esprit chinois. C’est tout au plus s’il lui a été possible d’introduire quelques légères modifications dans le costume national et de forcer le peuple conquis à se raser la tête et à porter la queue ; voilà tout le système tartare. Après la conquête comme avant, la nation chinoise a toujours été régie par les mêmes institutions ; elle est toujours demeurée fidèle aux traditions de ses ancêtres ; bien mieux, elle a, en quelque sorte, absorbé en elle-même la race tartare, elle lui a imposé sa civilisation et ses mœurs ; elle a même réussi à éteindre presque la langue mantchoue et à la remplacer par la sienne. Enfin elle a su annuler son action dans l’empire en accaparant la plupart des fonctions qui servent plus particulièrement d’intermédiaire entre le gouvernant et les gouvernés. Presque tous les emplois, en effet, si nous en exceptons les charges militaires et les hautes dignités de l’État, sont